Paris confiant dans la riposte de l'UE contre la spéculation
par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) - A quelques heures du sommet des pays de la zone euro, la France a affirmé vendredi sa confiance en la capacité des Européens à contrer les attaques spéculatives contre la monnaie unique par une solidarité "absolue" avec la Grèce.
Face aux risques de contagion, Paris a apporté un soutien appuyé au Portugal, visé par les spéculateurs, en distinguant nettement la situation de ce pays de celle de la Grèce.
Le Premier ministre français, François Fillon, s'est entretenu avec son homologue portugais, José Socrates, à l'occasion d'un séminaire intergouvernemental à Paris.
Au terme d'une semaine de turbulences sur les marchés financiers, qui craignent un "effet dominos" avec la crise grecque, François Fillon a assuré que le Portugal ne pouvait être comparé à la Grèce, confrontée à une grave crise financière et budgétaire nécessitant l'aide de les pays de la zone euro et du Fonds monétaire international.
"Il n'y a aucune raison aujourd'hui de spéculer contre le Portugal ou contre l'Espagne, ça ne correspond à rien", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune avec son homologue portugais.
"La situation du Portugal n'a rien à voir avec celle de la Grèce, ni en termes de déficit, ni de dette ni même des perspectives économiques ou des efforts réalisés pour ajuster sa situation économique", a souligné François Fillon.
Dénonçant lui aussi une spéculation sans "aucun fondement économique", José Socrates a déclaré qu'il n'hésiterait pas à prendre des mesures pour défendre l'économie nationale et qu'il ne craignait en rien des troubles sociaux, comparables à ceux de la Grèce.
"La spéculation financière contre notre pays est une spéculation qui n'a aucune justification", a-t-il souligné, confirmant la poursuite au Portugal d'investissements - écoles, barrages, hôpitaux, routes, etc. - qui "contribuent à la reprise de notre économie et à l'emploi".